Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon cœur 
Que j'ai puni sur une fleur
l’insolence de la nature 




Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l'heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
comme un lâche, ramper sans bruit, 









Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une bléssure large et creuse,
Et, vertigineuse douceur!
A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles
T'infuser mon venin ma sœur!















Le 5 juillet 1857 suite à un article critiquant l’immoralité des ‘fleurs du mal’ publier dans le figaro, par Gustave Bourdin, Charles Baudelaire et son éditeur furent condamné à payer un forte amande, et durent retirer cinq autres pièces. Les juges ont cru comprendre un sens obscène, et sanguinaire dans les deux dernières stances de ce poème. En fait ‘venin’ signifiait splendeur ou mélancolie.
Les six pièces condamnées: Lesbos, Femmes damnées, Le léthé, A celle qui est trop gaie, Les bijoux, Les métamorphoses du vampire.
Ce poème inspiré par Mme Sabatier, amour secret de Ch. Baudelaire. Elle représentait la femme mondaine, cultivée, la femme idéale. Mais qui lui inspira également des sentiments de haine de colère et d’amour.







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Illustration: 
Dessins palette graphique 
J C Riera Carrosi Colombani.